Accueil Culture Finissage de l’exposition « Salammbô, De Flaubert à Carthage » : Ils sont venus, ils étaient tous là pour l’adieu à Salammbô

Finissage de l’exposition « Salammbô, De Flaubert à Carthage » : Ils sont venus, ils étaient tous là pour l’adieu à Salammbô

L’exposition a été somptueuse, née de la collaboration de trois musées, d’un mythe, de nombreux chercheurs, de l’imaginaire d’une époque et de nombreux artistes.

La Presse — Le président du Mucem, ainsi que le président du Musée d’Orsay, qui fut lui-même auparavant au musée de Rouen où est né Flaubert et  le début de cette aventure, étaient présents pour le finissage de cette exposition « Salammbô ». Probablement pour être sûr que la prêtresse de Tanit ne serait pas victime de la magie de Megara, faubourg de Carthage. Et ne refuse, par quelque sortilège, de quitter le musée du Bardo où elle s’était retrouvée « chez elle », au cœur de la salle punique, durant près de trois mois.

L’exposition a été somptueuse, née de la collaboration de trois musées, d’un mythe, de nombreux chercheurs, de l’imaginaire d’une époque  et de nombreux artistes.

Elle a drainé une vaste adhésion, de quoi démentir les éternelles critiques sur la fréquentation des musées, en prouvant que lorsque c’est bien, le public suit. Et de les encourager à lire, s’ils ne l’ont déjà fait, le roman de Flaubert que notre journal La Presse a, d’ailleurs, réédité et largement diffusé.

Sylvain Amic, aujourd’hui président du Musée d’Orsay après avoir été celui des musées de Rouen où tout a commencé, se souvient :

« A l’occasion du bicentenaire de Flaubert, nous avons imaginé une exposition illustrant l’influence de Flaubert sur les arts. En ce domaine, Salammbô a été la plus prolifique. Ce qui est une ironie de l’Histoire car Flaubert s’était toujours furieusement opposé à ce que l’on donne une image à Salammbô, arguant qu’il fallait pouvoir l’imaginer dans toutes les femmes.

Ce projet naquit d’une collaboration du musée de Rouen avec le Mucem et l’INP de Tunis, une exposition en trois volets, un regard croisé sur la Méditerranée. Ce fut également un jeu de rapports entre la fiction, la réalité, l’imagination, l’archéologie, et combien ces rapports furent féconds.

Au musée de Rouen, nous avons commencé à travailler avec les chercheurs tunisiens de l’INP, en créant un comité scientifique. J’ai proposé au Mucem, qui a adopté l’idée de nous rejoindre sur ce projet. Ce fut donc un réel projet tripartite». Pierre Olivier Costa, président du Mucem, était là lui aussi pour cet adieu à Salammbô. Mais aussi pour découvrir une exposition qu’il juge émouvante et différente de celle qui s’est tenue au Mucem parce que placée au cœur des collections puniques et phéniciennes du musée. «Au Mucem, il nous arrive de collaborer avec d’autres musées de Marseille, mais il est rare de le faire avec un autre pays. L’itinérance était possible en Tunisie, et nous avons tout fait pour que cela se réalise. Et tant à Rouen qu’à Marseille et à Tunis, le succès auprès du public a été très fort.

Le Mucem est le musée de la Méditerranée. Il est posé sur cette mer qui nous est commune. En fait, pour moi, il n’y a pas deux, mais une seule rive de cette mer qui nous relie et ne nous sépare pas, un seul contour avec lequel nous échangeons, discutons, collaborons. Nous sommes tout le temps dans la recherche de dialogue, d’associations. C’est ainsi que nous préparons une exposition sur le thème de la « Mère Mer», et que, au cours de cette visite en Tunisie, nous avons repéré des artistes femmes — car ce sera une exposition au féminin — qui pourront travailler sur ce thème. C’est ainsi, également, que nous programmons une exposition « Lire le ciel », en fait sur les traditions, les sciences et les croyances sur les cieux méditerranéens.

Le Mucem est un musée des choses du quotidien. Il s’attache à présenter la mémoire des gens, les coutumes, les usages, les croyances. Tout le monde se retrouve dans ces coutumes. La méditerranée appartient à tous».

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